En février de cette année, l’EMIE (European Meeting of Independent Education) a publié une prise de position sur l’initiative de la Commission Européenne « Pathways to School Success ». Suite à ce document, un événement a été organisé pour ouvrir la discussion entre les différentes parties prenantes dans le domaine de l’éducation et les représentants de l’Union européenne. Cet événement a été co-organisé par ECNAIS, ECSWE et OIDEL.
Annalisa Canonni, responsable des politiques à la Commission européenne, a ouvert le dialogue. Elle a rappelé que le paradigme dans lequel « Pathways to School Success » a été écrit, était celui d’une vision inclusive et holistique de l’éducation. Elle a apprécié la contribution de l’EMIE.
Le premier panel a servi à poser les bases en rappelant le contenu du document de position et en présentant le cadre juridique du droit à l’éducation. Ignasi Grau de l’OIDEL a souligné l’obligation positive des Etats de supporter les écoles indépendantes afin de garantir la pleine jouissance du droit à l’éducation. Ce droit inclut la liberté de choisir. Le libre choix exige une diversité d’options et les écoles indépendantes sont le vecteur de cette diversité, comme l’a souligné Georg Jürgens de l’ECSWE.
Le deuxième panel a donné la parole aux différentes parties prenantes. Arja Krauchenberg, ancienne présidente de l’EPA, a remis en question le titre de l’initiative de la Commission européenne en faisant valoir que le résultat éducatif est bien plus que la « réussite scolaire » mais inclut l’empathie, la curiosité et la volonté d’apprendre. Elle suggère que les écoles doivent abandonner l’approche « centrée sur la réussite » au profit d’une approche holistique de l’éducation, « centrée sur l’enfant ». Une approche holistique inclut les parents et les communautés. Elle demande donc que les pistes de l’UE pour l’avenir de l’éducation incluent un soutien accru aux parents.
Markku Moisala d’ECNAIS, représentant les écoles indépendantes, a exprimé ses préoccupations concernant le cas finlandais. Il a montré qu’en raison de la récente réduction du soutien financier de l’État aux écoles indépendantes en Finlande, plusieurs écoles ont dû fermer. Par conséquent, la diversité éducative est en jeu dans ce pays.
Représentant les étudiants, Rares Voicu de l’OBESSU a attiré l’attention sur l’importance du bien-être des étudiants et de leur réussite en tant qu’apprenants. Il a également souligné que la définition de la réussite doit être calibrée en fonction du contexte local afin d’éviter toute pression inutile. Les régions défavorisées ne peuvent être évaluées selon les mêmes critères que les villes bien développées.
Brikena Xhomaqi du LLLP a également souligné que la pression n’est pas le bon outil. Le changement doit se faire lentement afin que chacun ait le temps de s’adapter.
Le dernier segment de l’événement a été consacré aux conclusions des représentants de l’UE. Annalisa Canonni a résumé les préoccupations des différentes parties prenantes et a conclu que l’éducation était un processus relationnel qui devait conduire à la croissance de la personne dans son ensemble.
Sur cette lancée, Victor Negrescu (S&D), membre du Parlement européen et vice-président de la commission de la culture et de l’éducation, a souligné l’importance des relations entre les différentes parties prenantes. Ils ont convenu que la voie à suivre est celle d’une approche multipartite pour développer un système européen qui soit personnalisable.