EMIE (European Meeting of Independent Education) est un réseau informel européen qui rassemble des organisations et des acteur.trice.s de la société civile concernés par le pluralisme éducatif. L’objectif de sa réunion annuelle est d’améliorer la communication et de partager les bonnes pratiques entre les différentes parties prenantes qui coopèrent pour défendre la liberté d’éducation en Europe.
Lors de la réunion de cette année, deux défis communs aux écoles non étatiques ont été mis en lumière : le manque de financement et l’ingérence de l’État dans le programme d’études, souvent dans un but idéologique. À Chypre, par exemple, il existe des écoles non publiques, mais elles ne reçoivent aucun soutien de l’État, qui met tous les coûts de l’éducation des enfants à la charge de leurs parents. Il en va de même en Italie, où le nombre d’élèves dans les établissements privés a chuté de 20 % à 7 % au cours des dernières années. Dans ces lieux, la liberté d’enseignement est un privilège et non un droit. Les écoles indépendantes des Pays-Bas témoignent d’une expérience différente. Elles sont entièrement subventionnées par l’État, mais celui-ci exige de plus en plus des écoles privées qu’elles modifient leurs programmes, ce qui constitue un véritable défi pour la liberté d’enseignement dans ce pays.
L’après-midi, un événement politique intitulé « Le rôle des écoles indépendantes dans l’avenir de l’Europe » a eu lieu au Parlement européen. Cet événement était co-organisé par le Parti Populaire Européen (PPE), l’OIDEL, ECNAIS (Conseil européen des associations nationales d’écoles indépendantes) et EMIE. L’eurodéputé hôte Nuno Melo (Portugal) a ouvert l’événement en rappelant que les enfants sont les enfants des parents et non les enfants de l’État. Dans le même panel, Rodrigo Melo (ECNAIS) a souligné qu’avec 20 millions d’étudiant.e.s dans l’éducation indépendante, ils sont une minorité en Europe mais une minorité importante. Ignasi Grau (OIDEL) a ajouté que l’éducation, bien qu’elle ne relève pas de la compétence de l’Union européenne (UE), est influencée par les décisions prises par les différents mécanismes de l’UE qui ont un impact sur les politiques éducatives nationales. Jakub Dvorak (ECNAIS) a conclu le premier panel avec une étude de cas perspicace sur les écoles indépendantes tchèques. Le second panel était composé des députés européens Michaela Sojdrova (Pologne), Victor Negrescu (Roumanie), Andrei Frank (LLLP) et Martyn Rawson (ECSWE) qui ont discuté de la contribution des écoles indépendantes à l’engagement, au bien-être et à la réussite de tous dans l’UE.
Ignasi Grau et Josyane Zingg ont représenté l’OIDEL et ont quitté Bruxelles avec de nouvelles informations, de nouveaux contacts et une nouvelle clarté quant à l’importance et l’urgence de la lutte pour la liberté d’éducation en Europe.