L’Université de Genève, en collaboration avec l’ERDIE (Équipe de Recherche en Dimensions Internationales de l’Éducation), l’Université Abdou Moumouni et la Fondation Chizzolini, a organisé avec succès un séminaire portant sur le sujet « Localiser, décoloniser ou globaliser le curriculum » le 7 juin 2023. OIDEL (Organisation Internationale pour le Droit à l’Éducation et la Liberté d’Enseignement) a activement participé à cet événement qui s’est tenu à l’Université de Genève.
Le séminaire a été introduit par Mme Gandolfi, présidente de la Fondation Chizzolini, qui a présenté un projet au Niger visant à créer une école valorisant la culture africaine et les valeurs autochtones.
Il s’en est suivi de M. Maulini, directeur de l’Institut Universitaire de Formation des Enseignants à l’Université de Genève, qui a abordé la tension entre l’universalisme et le localisme dans l’éducation. Il a soulevé des questions sur les contenus enseignés à l’école et l’adéquation avec les besoins des élèves, ainsi que sur la nécessité de partager des savoirs communs pour construire des débats et relever les défis mondiaux.
Ensuite, M. Sagayar et M. Adamou, de l’Université Abdou Moumouni au Niger, ont discuté de la nécessité de repenser l’éducation dans une perspective africaine. Ils ont souligné l’importance du travail collectif et de la vision commune pour repenser l’éducation. Ils ont également souligné le rôle des conseiller.ère.s pédagogiques dans le renforcement des capacités des enseignant.e.s sur le terrain.
Juste après, M. Akkari, professeur ordinaire en dimensions internationales de l’éducation à l’Université de Genève, a mentionné son implication dans la production du livre « Repenser l’éducation : alternatives pédagogiques du Sud » (2021). Il a soulevé la question de la traduction interculturelle et l’importance de ne pas coloniser les concepts en les traduisant d’une culture à l’autre.
Après cela, M. Dasen, professeur honoraire à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Genève, a présenté le livre « Repenser l’éducation : alternatives pédagogiques du Sud » et a souligné l’importance de la décolonisation des esprits et des savoirs, ainsi que d’autres publications liées à l’éducation en Afrique. Il a questionné l’adéquation des politiques éducatives internationales à la réalité culturelle locale.
Dans la table ronde qui s’en est suivi, M. Mounkaila, maître de conférences de géographe à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, M. Rizzi, collaborateur de la Fondation Chizzolini, M. Grau Callizo, directeur de l’OIDEL, ainsi que M. Ignace, rédacteur en chef de la Fondation Globethics à Genève, ont discuté de leurs actions pour globaliser, décoloniser ou relocaliser les savoirs dans le domaine de l’éducation. Cette table ronde a souligné l’importance de concilier le local et le global dans l’éducation, d’encourager la participation des parties prenantes dans l’élaboration des politiques éducatives et dans la construction de l’identité. M. Grau Callizo a souligné que pour assurer une éducation de qualité respectant la dignité de chaque individu, il est essentiel de prendre en compte l’identité culturelle et d’écouter les parties prenantes, surtout les parents.
Les commentaires des auditeur.trice.s ont mis en évidence les débats sur les identités, les normes et la construction de sens, ainsi que l’importance de repenser les valeurs enseignées à l’école pour refléter la diversité culturelle et favoriser la participation de tous et toutes.