A l’occasion de sa 23ème Assemblée Générale, l’OIDEL, en collaboration avec l’UNESCO, a organisé ce colloque sur le campus de l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne. L’événement a été ouvert par Mme Christine Neau-Ledu, Présidente de l’Université, M. Gwang-Chol Chang, Chef de la Section des politiques éducatives de l’UNESCO, et Ignasi Grau, Directeur de l’OIDEL. Après avoir souhaité la bienvenue à tous elle a invité les orateurs à réfléchir sur le lien entre l’identité et de la coexistence. M. Chang a remercié l’OIDEL pour l’initiative et l’organisation du colloque. Ignasi Grau a souligné que l’identité nous permet de trouver des réponses aux problèmes existentiels de nature morale, d’appartenance et de solidarité. Si nous ne réfléchissons pas à la manière dont l’éducation devient un outil d’appartenance et si nous dénigrons ceux qui sont disponibles, les nouvelles générations chercheront ces référents sur Internet et en marge de la société.
La première table ronde intitulée « Identité et éducation : de quoi parle-t-on ? Quel est le lien entre ces deux entités ? » était modérée et animée par le mathématicien et ancien président de la Sorbonne, M. Georges Haddad. Les intervenants étaient M. Kishore Singh, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’éducation, M. Enrico Letta, ancien Premier ministre italien, M. Giuseppe Tognon, professeur à LUMSA et ancien ministre de l’enseignement supérieur en Italie, ainsi que M. Gwang-Chol Chang.
Chang a souligné qu’une éducation de qualité est une éducation adaptée aux besoins et aux dispositions de l’enfant, comme le stipule l’article 5 de la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle : « toute personne a droit à une éducation et à une formation de qualité qui respectent pleinement son identité culturelle ». Sans diversité dans l’éducation, cet objectif ne peut être atteint.
Singh a évoqué la crise de l’humanité et des valeurs et son impact sur les politiques éducatives. Une réflexion sur l’identité dans l’éducation nécessite une réflexion sur les valeurs.
Letta a réfléchi aux notions clés pour une considération holistique de l’identité, en tant que réalité flexible et changeante, et de l’éducation. L’éducation doit nécessairement prendre en compte la coexistence, la polarisation, le rôle de l’enseignant et les caractéristiques de l’apprenant. L’ancien premier ministre a souligné qu’aujourd’hui, plus que jamais, cette réflexion ne peut ignorer les réseaux sociaux et le monde numérique.
Tognon a conclu le premier panel en réfléchissant au rôle de la connaissance et de l’ignorance dans la construction de l’identité.
La deuxième table ronde, intitulée « Pistes pour penser l’identité et l’éducation dans un monde pluriel », a été animée par Claire de Lavernette, représentante de l’OIDEL au Conseil de l’Europe. Les intervenants étaient M. Conrad Hugues, directeur de l’Ecolint, première école internationale de l’histoire, Mme. Arja Krauchenberg, ancienne présidente de l’Association européenne des parents d’élèves, et M. Pierre Marsollier, délégué général aux relations politiques au Secrétariat général de l’enseignement catholique français.
Hugues a mis l’accent sur la façon dont la diversité et l’interculturalité sont vécues naturellement à l’Ecolint, et a proposé l’écoute des élèves comme clé de ce travail.
Mme. Krauchenberg a souligné le paradoxe suivant : dans de nombreuses discussions, le pluriel est utilisé pour parler des identités, des diversités et des pluralismes, alors que nous nous référons à l’éducation au singulier. Elle a souligné l’importance de l’adaptation de l’éducation aux besoins de l’enfant et le rôle central de la famille et des parents en tant qu’interlocuteurs de ces besoins.
Marsollier a insisté sur l’importance de faire la distinction entre l’identité des élèves et l’identité des écoles. En ce sens, il a indiqué que la proposition sur l’identité doit aller au-delà de la neutralité.
Le directeur de l’OIDEL, M. Grau a cloturé l’événement en évoquant l’ancien directeur de l’OIDEL, Alfred Fernández, pour l’intérêt qu’il a toujours porté au sujet traité lors du colloque. Il a remercié tous les participants pour leur contribution et a terminé en rappelant la citation d’Alfred qui préside aux bureaux de l’OIDEL : « Un déni d’éducation n’est rien d’autre qu’un déni d’humanité ».
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